Je suis

(Texte original: Anglais — traduction à la fin ↓↓↓)


I am

I am

As a tree is

At sunset,

A golden stream.

 

In the depths of doubt

A rock without shield

 

I am

The space in between

A warrior in spirit

A thousand years-old

An ever looking soul

 

I am

Only to be found

In the quiet and the now

 

And when I look for myself

In pain, hurry or blind

I know that coming back

To where I stand now,

Forever more

 

I am who I am. —

 

Exodus 3:14


Je suis

Je suis

Tout comme un arbre est aussi

Au coucher du soleil,

Une rivière d’or.

Au fond du doute,

Sans armure, un roc.

Je suis

L’espace entre les pensées.

En esprit, un guerrier.

J’ai l’âme d’un être de mille ans,

Toujours en recherche

De quelque chose de plus grand.

Je suis

Toujours cachée

Dans le calme,

Dans l’ici et le maintenant.

Et quand je suis perdue,

Que je me cherche partout,

Aveuglée par la douleur et pressée, pour tout

Je sais que si je reviens à moi-même,

Là où je me trouve, ici,

Au fond,

Pour la vie:

Je suis celle qui suis. —

Exode 3:14


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#7 - Hay que seguir

Quelques fois j’en ai assez de raconter des histoires. De faire des petits dessins délicats et “pleins de sensibilité”. De raconter les choses du point de vue de la résilience. Tu as de la chance. Tu as eu tellement de chance. Si je pouvais, je vomirai cette phrase. Quelques fois, j’ai envie de hurler quand (…)

 

Quelques fois j’en ai assez de raconter des histoires. De faire des petits dessins délicats et “pleins de sensibilité”. De raconter les choses du point de vue de la résilience. Tu as de la chance. Tu as eu tellement de chance. Je ne le nierai pas, mais si je pouvais, je vomirai cette phrase. 

Quelques fois, j’ai envie de hurler quand on me dit que j’ai du courage. Je n’ai pas envie d’avoir du courage. J’aimerais vivre une vie normale.

Passer une nuit sans cauchemar. Faire les courses sans souffrir une attaque d’anxiété. Avoir vingt-neuf ans et ne pas toujours dépendre de mes parents pour manger. 

Quelques fois, j’aimerais arrêter de rire. Revenir à ce moment où j’étais aveugle et me secouer, me gifler. “Bon Dieu, arrête de sourire”. Car les rires faisaient tout. Ils cachaient tout. Justifiaient tout. Tu avais les mains sur moi et je riais. 

Et la nuit, quand je ferme les yeux, il n’y a que ça. Toi et moi sur la rambarde. Toi et moi dans un parc. Toi et moi en secret. En secret innocent. J’aimerais tout vomir de toi et moi et de tous ces gens qui n’ont cessé de me répéter à quel point j’ai eu de la chance dans la vie. 

“Est-ce que c’est à ça que la chance ressemble pour toi?

C’est la dernière fois que je me retourne.” ¹ 

Quelques fois, je voudrais juste que les objets redeviennent des objets, et non plus des symboles. Qu’une ville redevienne un point sur une carte et non plus la source de tous mes malheurs.

Mais j’ai eu du courage. Et j’ai osé parler. Alors il n’y a pas de retour en arrière. Plus de matins anodins, ni de rires sans douleur. Il faut ré-apprendre à voyager en bus toute seule, et ne plus sursauter quand un inconnu nous parle. Il faut se rappeler comment on calme un enfant paniqué, et faire ça pour soi-même. Il faut être en colère pour une fois et ne plus tout pardonner pour le bien… de qui, déjà? Accepter que ceux qui sont partis ont fait un vrai choix.

Alors on peut pleurer sur le chemin, être terrifié, brisé ou exténué, même faire semblant pour un temps. Mais quoi qu’il arrive, hay que seguir. Trouver la force, et aller de l’avant. — 


¹  : Poème J’ai entendu dire.


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