La rose
Un poème sur le deuil, que j’ai focalisé sur Marie pour que ce soit moins dur d’en parler.
Qu’est-ce qu’on pose
Aux pieds d’une mère
Qui a perdu son enfant?
Qu’est-ce qu’on dit?
Qu’est-ce qu’on chante?
Quelle douleur pourrait égaler
La tienne
Pour que je sente?
Pour que je ne te laisse pas seule
Dans ta détresse
Pour qu’un ciel d’orage se déchaine
Et suffise, enfin,
À égaler ta peine…
J’ai levé les yeux,
Dans les sables du désert
Je t’ai vu,
Sous ton voile,
Les joues maculées de terre,
Suppliant ;
Tu aurais pleuré du sang
Si on t’avait laissé faire.
Perdre un enfant,
C’est se faire amputer.
La vie n’a d’égale que sa propre cruauté.
C’est gonfler ses poumons
Et se demander
Pourquoi on est en bonne santé.
Je n’avais rien à t’offrir,
Maman,
Alors je t’ai regardé.
J’ai pleuré avec toi et,
Ridicule dans sa nudité,
C’est une rose
Que j’ai posé à tes pieds. —
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Le signe
(Texte original: Anglais — traduction à la fin ↓↓↓)
The sign
It’s like a shadow over me.
It rains on me.
Acid rain,
Guilt in its very essence
I feel them looking,
And I wish they’d stop.
It’s too much,
Holding their gaze and hear her breath
Whispering again
That I survived.
I survived.
There must be something I need to do in return.
You understand, I cannot sleep anymore.
I cannot look at the sky in awe,
And wish,
And wait
For a grand sign.
I’m alive.
I am the sign. —
Le signe
C'est comme une ombre sur moi.
Qui tombe sur mes épaules.
Une pluie acide, une grêle,
La culpabilité dans son essence même.
Je sens qu'ils regardent, qu’ils se taisent
Et j'aimerais qu'ils arrêtent.
C'est trop,
Je retiens leur regard et je l'entends, elle,
Chuchoter à nouveau
Que j'ai survécu.
J'ai survécu.
Il doit y avoir quelque chose que je dois faire en retour, non?
Tu comprends, je ne peux plus dormir.
Je ne peux plus regarder vers le haut, stupéfaite,
Et prier,
Et attendre du ciel
Un grand signe.
Je suis vivante.
Je suis le signe. —
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