Si je décris mes jours,
Si j’en remplis des pages…
C’est que je sais que
Sans retour.
Un an plus tard
À l’instant, belle. Sereine. Il y a une heure je sortais du métro et, en sueur, je pensais au mot « submergée ». Je trouve ça dur de ne pas se laisser aller. Ce soir, j’ai menti à tout le monde. (...)
#5 - 29 Langthorne Street
Assise à l’aéroport, j’avais décidé que des Eva, il n’y en aurait plus. Toutes les versions de moi qui avaient existé, elles avaient été volées, brisées ou corrompues. Alors je cherchais une nouvelle identité. J’avais du temps devant moi et comme je n’existais plus, ça me paraissait le moment idéal. (…)
#4 - Le lendemain
L’horreur de l’acte, c’est que j’avais tout préparé à l’avance. Le sac à dos, les indispensables, le passeport. Quelques jours plus tard, on m’attendrait à l’aéroport. À ce moment-là, je n’avais vu que deux solutions possibles: la fuite ou la mort et j’avais choisi les deux. J’étais partie en la tuant elle, Eva (…)
“SI VOUS VOULEZ ÉCRIRE,
si vous voulez créer, vous devez
devenir le fou le plus sublime
que Dieu ait jamais envoyé divaguer.
Vous devez écrire
chaque jour
de votre vie.
Vous devez lire des livres terribles
et aberrants et des livres glorieux,
et les laisser se livrer
à des combats magnifiques
à l’intérieur de votre tête. (…)
Je vous souhaite
une lutte avec votre Muse
qui durera une vie entière. (...)
Ce qui signifie, finalement:
puissiez-vous
tomber amoureux
tous les jours
pendant les 20 000
prochains jours.
Et à partir de cet amour,
refaire le monde.
— Ray Bradbury

